Mordred Geis

« Il fait si sombre… Suis-je mort ? Je ne vois rien, je ne ressens rien, j’ai l’impression d’être paralysé, perdu dans le néant.

-Tu n’es pas mort. Ouvres les yeux !

Une voix impérieuse résonne et j’obéis sans broncher. Mes paupières s’ouvrent lentement et je le vois, lui, devant moi. Cet homme que j’ai l’impression de connaître mieux que moi-même. Je tends la main et la pose à plat sur la sienne. Elles sont identiques, ou presque.

-Il est temps.

Je fronce les sourcils.

-Temps pour quoi ?

Il ne répond pas tout de suite. Il me fixe, jauge mes réactions et affiche un large sourire à vous faire dresser les cheveux sur le crâne. Je l’avoue, il m’effraie. Mais je n’ai pas envie de partir. J’ai cette drôle impression qu’il ne fera que me protéger et me guider. J’ai envie de rester là, à ses côtés.

-Il est temps de me réveiller. »

Mordred ne parle que très peu de son passé, le seul à le connaître réellement, c’est Abelforth, son tuteur. Depuis son plus jeune âge, il aurait été beaucoup trop faible, dit-il, pour être intégré à Poudlard, comme tout enfant sorcier, et aurait donc appris à maîtriser ses pouvoirs aux côtés du frère d’Albus Dumbledore, tout en passant des heures entières alité dans sa chambre, parfois tout juste capable ne serait-ce que s’asseoir. Son grand-père adoptif, Abelforth, est pour lui un vrai modèle de gentillesse, une épaule sur laquelle il peut s’appuyer, un ami fidèle sur qui il pourrait toujours compter. Cependant, une zone d’ombre plane autour de lui : il refuse de parler de ses parents, cela le met facilement en colère, et esquive la plupart des questions concernant son enfance et son apprentissage. Il semble également être proche d’une autre personne, celle-là même de qui il est l’assistant en duel : Severus Rogue. Il a fait sa connaissance pendant les vacances scolaires, peu avant de rentrer à Poudlard. Mordred aime à répéter qu’entre le maître des cachots et lui, c’est une véritable histoire d’amour, uniquement pour le voir grimacer et lui lancer un regard furieux dont il a le secret. Il ne rate pas une occasion de le taquiner, au plus grand malheur de ce dernier.

De temps en temps, Mordred disparait durant quelques heures, tel un véritable fantôme, pour ne réapparaître que bien plus tard, comme si de rien n’était. Il lui arrive d’essayer de se rapprocher d’un ou deux élèves, principalement de la maison serpentard et tout porte à croire qu’il aurait eu sa place parmi eux s’il avait été admis à l’école de sorcellerie à l’âge de 11 ans.

On dit souvent que la première impression est la bonne. En ce qui concerne Mordred, c’est tout autre chose : il est capable de passer du coq à l’âne en moins de deux. Souvent calme, aux premiers abords, il lui arrive cependant de piquer des crises de colère telles qu’une lueur rougeoyante envahit son regard, comme deux petites flammes et qu’il est capable de briser tout objet se trouvant à sa portée. Très mystérieux, il ne répond bien souvent aux questions que par d’autres questions et emploie même des allusions toutes choisies, parfois moqueuses, parfois glauques. Le jeune homme ne montre que rarement du respect envers son prochain, sauf quelques rares personnes comme Abelforth. De temps en temps, lorsque son humeur est au beau fixe, il se montre gamin, joueur et taquin, comportement souvent observé lors des cours de duel, ou si l’on en vient à lui parler de Quidditch. A d’autres moments, tandis que son regard se promène sur les vitrines dans la salle des trophées, son regard se voile, son visage s’assombrit et il devient plus froid et plus distant. Il n’y a certainement pas plus lunatique que lui. Plutôt solitaire, il n’est pas du genre à se faire facilement des amis et semble les sélectionner avec beaucoup de soins. Il ne supporte pas beaucoup les ordres et ne plie pas facilement l’échine…

De taille moyenne, Mordred a de courts cheveux bruns, indisciplinés, et des yeux marrons dont les iris se colorent parfois de vert ou virent au rouge, au gré de ses humeurs. La peau pâle, il ne porte aucune cicatrice. Mince et très légèrement musclé, il donne l’impression d’être fragile, physiquement parlant, mais, lors de ses colères, lorsque sa magie se déchaîne, cela détrompe tous les préjugés. Habillé généralement de manière sobre, il porte souvent un jeans foncé, une chemise blanche, rouge ou verte accompagnée d’une cravate sombre, d’un pull simple et d’une robe de sorcier sobre. Mordred ne supporte pas d’être marqué comme du bétail, il refuse donc tout tatouage, ou toute marque, quel qu’il soit. À tout moment, un petit sac est accroché sur son épaule et la poche repose contre son torse, sous ses vêtements.